Si le Michelin essaie parfois de ne pas faire du Michelin, si le Gault et Millau essaie juste de ne pas couler plus bas, le Fooding, lui, fait du Fooding. Affiche gentiment déglinguée, façon photocopie d’un autre temps, couleurs plus ou moins criardes et palmarès foutraque qui n’appelle rien d’autre que le constat d’une certaine diversité de styles et de genres.
Le prix d’honneur revient à l’inusable Inaki Aizpitarte – qui a toujours un gros chouchou du Fooding – qui a quitté Paris sur la pointe des pieds pour installer sa nouvelle table dans une institution culinaire de Saint-Jean-de-Luz. S’ensuit une multitude de prix plus ou moins farfelus mais qui disent toujours un peu de l’identité du lieu (contrairement aux autres guides) : Dandelion (Paris) reçoit le prix du meilleur sophistroquet ; le Bistrot des Rosiers (Strasbourg) reçoit le titre de « Meilleure cuisine du marché » ; Turlutte (Lège-Cap-Ferret) est nommé « meilleur bar à délices », l’Arpaon (Paris) gagne le « Meilleur petit luxe », etc.
Si le Fooding a perdu un peu de sa superbe, il conserve sa dose de folie qui fait plaisir.