Trois euros par course : UberEats et la théorie des « petits pas » pour le respect de ses livreurs

« C’est un premier pas » selon le directeur général d’Uber Eats pour la France, Bastien Pahus. L’entreprise s’est engagée à proposer une rémunération plancher par course de trois euros. Jusqu’à maintenant, celle-ci était de 2,85€. Récemment, la plateforme a annoncé d’autres mesures en faveur des livreurs, dont la réduction du prix de location mensuelle du vélo électrique (de 140€ à 70€) et une « formation professionnalisante » pour quelques dizaines de coursiers. À noter également qu’une centaine de restaurants parisiens a signé une charte d’engagement pour que les livreurs puissent avoir accès à leurs toilettes et qu’ils disposent en outre d’un « kit d’équipements de sécurité ». 

Rappelons enfin que l’autorité de régulation du secteur (Arpe) a publié des chiffres qui démontrent l’importante chute des revenus des livreurs entre 2021 et 2024. Le taux horaire brut de ces derniers a chuté de 22,7% chez Deliveroo, de 26,6% chez Stuart et de 34,2% chez UberEats. La rémunération minimale de trois euros par course semble bien dérisoire au regard de cette triste réalité. 

_

Pratique | Lien vers UberEats
Photographie | Pim de Boer

LES DERNIERS ARTICLES

Le 50 Best récompense Mostafa Seif, chef pro-Hamas qui ne reconnait pas l’existence d’Israël

Dans sa batterie de récompenses annuelles, le 50 Best Restaurants a récemment honoré Mostafa Seif, chef d’un restaurant situé en Egypte, du prix One to Watch. Or celui-ci a posté sur Instagram un message niant l’existence de l’Etat d’Israël quelques jours seulement après les attaques du 7 octobre 2023. Contactée par Bouillantes, l’attachée de presse du 50 Best Restaurants ne voit pas où est le problème.

“Oui chef·fe !” : l’intégration par imitation

Le fameux « Oui chef.fe » a encore cours dans la plupart des cuisines des restaurants français. Une expression qui en dit long sur le métier, sur ses codes et qui dépasse de loin les seuls savoir-faire. Doit-elle désormais tourner court ?

Tanguy Laviale (Ressources, Bordeaux) : « Ce n’est pas l’ordre qui crée la performance, c’est l’adhésion »

Dans un milieu encore largement marqué par la hiérarchie militaire, les violences symboliques et la compétition effrénée, Tanguy Laviale fait figure d’exception. À la tête du restaurant bordelais Ressources, il a choisi une autre voie : celle de l’horizontalité, du respect, et du management « durable ». Entretien sans détour avec un chef qui refuse d’en être un.

Quand le restaurant se rêve en nouveau théâtre national populaire

L’avenir de la gastronomie française passe-t-il par sa démocratisation ? À l’image du théâtre populaire ou de la culture pour tous prônés par Jean Vilar et André Malraux au siècle dernier, le restaurant gastronomique se rêve lui aussi accessible à tous… pour survivre.

Les « menus vidéos » : le restaurant à l’heure de la food porn agueusique

Si tu ne sais pas quels plats choisir, mate-toi les vidéos, ça t’aidera à te décider. Mieux que les intitulés des plats, la société Sunday propose un nouveau service : présenter aux clients des petits films sur leur téléphone pour montrer les assiettes et « déclencher l’envie ». Après les réseaux sociaux et la porn food, le restaurant rentre à son tour dans la pornographie. Le danger est énorme. Décryptage.

« Cuisines ouvertes de la gastronomie française » : une initiative pour plus de transparence en restauration très discutable

Jamais l’actualité n’a été aussi riche du côté de la transparence dans les cuisines des restaurants français. Des affaires qui sortent, la publication d’un livre sur les violences, des initiatives en tout genre pour favoriser le dialogue et former les équipes : le côté sombre de la restauration prend la lumière, grâce à des événements comme « Cuisines ouvertes de la gastronomie française ». Sauf que, désormais, certains se rachètent une virginité à peu de frais.

Liste des métiers en tension : une patate chaude qui ne fait pas consensus

Le Journal officiel a publié jeudi 22 mai la liste « des métiers en tension ». Celle-ci diffère d’une région à une autre en fonction de différents critères. Le secteur de la restauration crie son incompréhension, et il n’est pas le seul. Les syndicats hésitent entre le verre à moitié plein et vide, et le restaurateur Stéphane Manigold apporte un point de vue… disruptif.

Les écoles de cuisine de Thierry Marx à bout de souffle

Le réseau des écoles Cuisine mode d’emploi(s), fondé par Thierry Marx, pourrait définitivement péricliter dans les prochaines semaines. Sur les neuf établissements, cinq ont déjà fermé leurs portes. Les autres pourraient suivre le même chemin dans les prochains mois.