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Quick, partenaire du festival de la BD d’Angoulême : un sale dessein

Le fameux festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD) vient d’annoncer un partenariat avec la chaine de fast food Quick. Quand la bulle doit sentir le graillon pour se rêver plus grande, il y a de quoi s’inquiéter.

Il y a des communiqués de presse qui font plaisir et d’autres, malheureusement, qui piquent les yeux. Quand cela concerne et la bande dessinée et la malbouffe,  le mal au coeur est immédiat. Le 21 novembre dernier, le FIBD annonçait un « partenariat principal » avec l’enseigne de fast food Quick à partir de son édition 2025. Le communiqué précisait que « à l’heure où la lecture est devenue un enjeu de société, ce rapprochement repose sur une volonté commune de rendre celle-ci accessible au plus grand nombre, au travers de la bande dessinée, par ses dimensions fédératrices, de partage et d’ouverture. » On aimerait répondre que la malbouffe constitue également un enjeu de société et qu’un festival comme le FIBD, ouvert aux lecteurs âgés de 7 à 77 ans, ne devrait pas penser qu’à sa gueule, mais aussi à la santé de ses aficionados. 

Pour justifier ce rapprochement avec Quick, le délégué général du festival, Franck Bondoux, avance que le partenariat va permettre « la mise en avant des créations d’auteurs patrimoniaux et de nouveaux talents et que cela offre au festival de nouvelles perspectives et potentialités d’action en lien avec de telles transformations ». Une citation qui ne veut pas dire grand-chose, plus alambiquée tu meurs, si ce n’est que le FIBD, créé en 1974, se moque bien de vanter et mettre en avant l’un des grands acteurs de la malbouffe en France avec quelque 150 « restaurants » dans le pays. Grâce à ce partenariat, Quick va ainsi pouvoir proposer deux burgers inédits « Lucky Luke », « au goûts du Far West » dans un pain en forme d’étoile, et des jeux Boule et Bill, Ducobu, Dad et Léonard glissés dans les menus enfants. 

Est-ce qu’un mauvais hamburger en forme d’étoile ou des jeux estampillés d’un personnage de BD qui sentent le graillon va vraiment créer une envie de se plonger dans la lecture de BD ? Où est la création d’auteur ? Où sont les nouveaux talents ? Comme le dit Frédéric Levacher, président de Quick France, ce partenariat va surtout permettre à son groupe de se développer encore plus car la BD constitue « une culture populaire » en pleine expansion. Il y a là comme un paradoxe terrible : le FIBD qui vante ce partenariat par sa capacité à développer et valoriser de nouveaux talents, et Quick qui le vante sous son angle populaire et forcément populeux. La prétendue qualité artistique d’un côté ; la quantité de la clientèle de l’autre. Quick ? Le sale dessein du festival de la BD d’Angoulême. 

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PratiqueLien vers le site du FIBDLien vers le site de Quick

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