Loulou (Paris, 1er arr.) : assiettes vilaines pour belles mondaines

De Courchevel à Ramatuelle, en passant par Roquebrune et Paris, le concept Loulou, créé par Gilles et Claire Malafosse et racheté par le groupe Barrière, propose dans des lieux extraordinaires une cuisine d’une intense banalité. Ne portant que peu d’attention à la chose culinaire, les mondains s’y retrouvent dans un entre-soi désespérant. Rue de Rivoli, le Loulou parisien sombre dans le ridicule et le vulgaire.

Ici, c’est plein les yeux et rien dans l’assiette. Au moins, disons-le, il y a un avantage qui fait fureur : ça ne fait pas grossir. On ressort de Loulou le ventre plat, l’estomac léger et les mirettes riches d’images de corps féminins ondulants, souvent courts vêtus, réalisés manifestement dans le même moule. Cela n’est pas forcément déplaisant, loin de là  même, sauf lorsque jamais l’assiette ne vous fait vibrer ne serait-ce qu’un petit peu. 

Chez Loulou, gentil concept de cuisine italienne développé sur des spots à haut potentiel pour clientèle fortunée et trendy, l’apparence compte plus que tout le reste. À l’instar de nombreuses adresses de groupes de restauration « festifs », manger n’est qu’une activité secondaire, largement derrière celle de la sociabilité mondaine, où il suffit de se montrer sous son plus bel apparat pour exister et partager d’agréables moments. Or, quand l’assiette se fait prétexte, elle se contente de jouer un piètre second rôle, négligeant l’essentiel : le goût. 

Rue de Rivoli, au sein même du Musée des Arts Décoratifs, l’assiette décore. Mais quand on picore, est-ce vraiment grave ? Lors de notre déjeuner, cela ne semblait pas déranger une clientèle féminine à 80% qui marchait au coca zéro et à la salade facturée une trentaine d’euros. De notre côté, l’entrée « Bresaola, roquette, parmesan » (19€ ; photo ci-dessus) ne présentait aucun intérêt tant la faible présence de la roquette et surtout du parmesan empêchait toute vivacité à ce plat. Bis repetita avec les piccata de veau al limone et sauge (35€) qui manquaient cruellement de peps. Ce n’est pas la purée en accompagnement qui allait contrecarrer cela, bien au contraire. 

Dans une telle adresse, on regretterait presque de ne pas manger les rideaux. Une référence aux principes du guide Michelin qui ne jure que par la qualité de l’assiette. Lequel a tout de même été capable d’écrire dans son guide que Loulou était « cosy, raffiné et savoureux ». De quoi tomber de sa chaise. Mais ici ce n’est pas grave puisque la moquette est épaisse et confortable. Votre apparence sera saine et sauve. L’apparence, encore et toujours, voilà tout ce qui compte chez Loulou. 

_

ABONNEMENT : 48 heures de 46,20€ et c'est du deux pour un !

Vous avez 48 heures pour  profiter de notre offre de réduction de 50% sur l’abonnement annuel Bouillantes (disponible jusqu’au 31 décembre, minuit). Et en plus, comme c’est (encore) Noël, vous prenez un abonnement et vous pouvez en offrir un à un(e) proche. Magique !

Rendez-vous sur la page abonnement de Bouillantes, cliquez sur l’abonnement annuel, puis entrez le code B2026 pour profiter de la réduction. Une fois l’opération réalisée, envoyez un mail à franck@bouillantes.com avec les nom, prénom et mail du +1. Nous lui enverrons un gentil message de votre part.

Lien vers la page abonnement

LES DERNIERS ARTICLES

La marque de chocolats Alléno & Rivoire change de nom

En toute discrétion, la marque de chocolats de Yannick Alléno et d’Aurélien Rivoire a changé de nom il y a quelques jours, faisant disparaitre le nom du chef pâtissier. Bouillantes vous explique pourquoi.

L’huitre et ses amants impossibles

Produit clivant par excellence, l’huître se prête avec délectation à l’accord terre-mer. Les chefs sont très nombreux à le pratiquer, avec plus ou moins d’inventivité. Bouillantes a interrogé trois chefs (plus un, un peu différent) pour comprendre leur approche culinaire très singulière de ce produit iconique.

Le fait maison : Catherine Quérard, présidente du GHR, aurait-elle mangé du clown ?

Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi tous les chefs de la nouvelle génération, comme de l’ancienne d’ailleurs, n’ont que faire des gesticulations et des jérémiades des syndicats, que ce soit l’Umih ou le GHR. Ce ne sont pas les prises de position de Catherine Quérard, présidente du GHR, pour la ridiculisation du label fait maison qui va arranger les choses. Clownesque à souhait.

Étoile rouge et service en salle : le Michelin, entre déni et évidence

Alors que le Bibendum demeure arcbouté sur le discours selon lequel seule la qualité de l’assiette entre en ligne de compte pour accorder ses étoiles rouges, les professionnels plaident très largement pour que le Michelin prenne en compte officiellement le service en salle. Ce qui serait déjà factuellement le cas selon certains.

Le chef Matthias Marc quitte le restaurant Substance

C’est un secret de polichinelle qui prend officiellement fin : le chef Matthias Marc va quitter le restaurant Substance (Paris, 16e arr.) à la fin de l’année avec comme prochain objectif d’ouvrir un ambitieux projet en dehors de la capitale.

« Trouver des solutions sans cesse, c’est ça être entrepreneur » : grand entretien avec Christophe Aribert

Depuis 2019, le chef Christophe Aribert dirige sa Maison, à Uriage-les-Bains (38). Profondément engagé dans le respect et la valorisation de son territoire, il a construit un établissement écoresponsable. Il s’exprime sur sa Maison, la place de l’écologie dans son quotidien, mais aussi sur sa propre évolution vers un management respectueux de l’humain.

Jérémy Biasiol, cuisinier résilient en route vers le MOF

Un corps en souffrance, une vie diminuée, voire annihilée. Mais une envie de vivre renouvelée au service d’un projet ambitieux pour mettre un coup de pied dans une fourmilière rarement tendre. Handicapé touchant et touché, mais pas coulé, Jérémy Biasiol se prépare aux épreuves du concours du MOF cuisine. Bien au-delà de son combat solitaire, il a surtout la volonté de porter un double message universel. Portrait d’un cuisinier résilient.

Chère Hélène Darroze, votre silence sur les violences m’interpelle…

Suite à la publication d’un article sur Bouillantes où nous mettions en exergue d’importants dysfonctionnements dans le restaurant doublement étoilé parisien, Marsan, la cheffe Hélène Darroze et sa directrice du développement Christelle Curinier n’ont pas réagi. Une absence de réaction choquante au regard des faits signalés. D’autant plus que ce n’était pas la première fois.

BLA BLA BLA

Portrait d’un chef résilient, qui a tout connu, de l’étoile Michelin à… quatre AVC, une vie abîmée mais une envie folle d’avancer et de montrer que le handicap, ce n’est pas la fin des haricots | Lien vers Instagram

LES TRIBULATIONS DE FPR X BOUILLANTES

DE SALLE À TOI X BOUILLANTES

LA PLATEFORME BOUILLANTES