Gin et string, l’oeil d’Emmanuelle Levesque

Une photographie choisie sur les réseaux sociaux, un décryptage, un point de vue de la photographe spécialisée, ex-éditrice, Emmanuelle Levesque. Aujourd'hui, un gin et un string. 

Inclassable dans le domaine de la photographie culinaire, cette photo se situe plutôt dans celui de la photographie de produit. Cette image destinée à vendre de l’alcool répond systématiquement à des codes, elle est même encadrée par la législation.Or, cette photo sort incontestablement de tous les stéréotypes de la publicité pour les spiritueux. Le personnage est-il homme, femme ? Voilà qui est très difficile, voire impossible à définir d’emblée ! Nu ou quasi nu, le modèle se dévoile de dos, muscles saillants et fesses bombées, mises en valeur par un string noir, qui renforce l’ambiguïté de genre et apporte une forte tension sexuelle. Le casque de scaphandrier – accessoire aussi inattendu que décalé – donne une aura de mystère au personnage et le projette dans un univers fantasmagorique digne de celui de Jules Verne ! A droite, la bouteille de gin, saisie comme une massue, se fait à la fois omniprésente et inexistante. Paul Stefanaggi interpelle fortement et drastiquement le spectateur, avec une mise en scène ou l’on devine, plus qu’on ne voit, la bouteille, qui devrait être selon toute logique le centre de toutes les attentions. La présence humaine, intrigante et ultra contemporaine, voire futuriste, en tient lieu, elle est bien à l’image de ce gin biologique, élevé en amphore. Cette photo est une sorte d’ovni sortant des sentiers battus de la communication des grands groupes de spiritueux.

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Pratique | Paul Stefanaggi sur Instagram 

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Photographe culinaire et auteure de plus de 12 livres de cuisine, Emmanuelle Levesque passe sa vie en reportage, en studio et à table | emmanuellelevesque.com | emmanuelle.levesque@gmail.com | @emmanuelle_levesque

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Portrait d’un chef résilient, qui a tout connu, de l’étoile Michelin à… quatre AVC, une vie abîmée mais une envie folle d’avancer et de montrer que le handicap, ce n’est pas la fin des haricots

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