À côté du guide Michelin, machine rodée par le temps, le Gault & Millau prend parfois des allures d’entreprise artisanale de la recommandation gastronomique. Avec de rares qualités et surtout de gros défauts. Rappelons-nous l’époque où notre ex-professeur Marc Esquerré, directeur des enquêtes du guide, parcourait la France en mobylette et enchainait deux ou trois repas au déjeuner, autant au diner, pour couvrir un maximum de tables et faire une sélection, au bout de l’année, qui tienne à peu près la route. À cela, il fallait ajouter quelques coups de téléphone aux bons copains pour savoir quels chefs il fallait faire monter ou faire descendre, et le tour (de France) était presque bouclé. Et quand personne ne savait, la destination passait aux oubliettes. Les exemples de villes et villages oubliés sont légion. De la démerde, des petits arrangements. De l’artisanat jauni par le temps.
Un artisanat qui n’a pas vraiment changé. La preuve avec ces mails reçus par quelques attaché(e)s de presse en fin de semaine pour annoncer qu’il y a avait eu erreur sur les invitations à la cérémonie prévue le lundi 18 novembre. « Vous avez peut-être reçu récemment une invitation pour la cérémonie des Trophées Gault et Millau 2025, qui était en fait destinée au chef que vous représentez. Une erreur isolée (sic) a associé l’adresse email de votre agence à celle du chef. Ce problème est maintenant résolu, et l’invitation est bien adressée uniquement aux chefs » explique dans un message la chargée de marketing et communication du Gault et Millau, Maylis Gadriot.
Bon joueur, le guide, assumant comme il le peut sa bourde, termine son message ainsi : « Si vous souhaitez toutefois assister à la cérémonie, n’hésitez pas à contacter directement l’agence 14 septembre. » Voilà, c’est quand même plus simple quand on fait appelle à des professionnels de la communication. À chacun son métier. Gault et Millau for ever.