De la démocratie dans nos assiettes. Construire une Sécurité sociale de l’alimentation

Face au capitalisme incapable de proposer une alimentation de qualité pour tous, faut-il créer une Sécurité sociale de l'alimentation. Voilà l'objet de ce livre à lire, ou pas.

Saleté de capitalisme, salopards de capitalistes. Ô toi le dominant, ne ramène pas ta fraise car tu es coupable de bien des maux, notamment alimentaires à croire les deux auteurs de ce livre aussi court qu’engagé et cinglant. La première phrase pose bien la problématique : « L’alimentation est un des moyens pour les classes sociales dominantes d’asseoir leur pouvoir. Symboliquement, d’abord, les privations alimentaires et la mise en scène de repas opulents représentent une forme de domination et de distinction vis-à-vis du reste de la société. Ensuite, matériellement, la faim est une arme politique puissante, voire une arme de guerre… » Puisque le capitalisme est par nature anti-démocratique, les politiques alimentaires, notamment la PAC, se montrent totalement inadaptées pour assurer le « droit à l’alimentation ». Il faut donc aborder le problème autrement. Pour les auteurs, agronomes et militants chez ISF Agrista, il faut créer fissa une Sécurité sociale de l’alimentation. « Il ne s’agit pas ici de dérouler un projet clés en main mais d’explorer des pistes pour instaurer enfin un droit à une alimentation durable et choisie en France, socle d’un monde plus solidaire et écologique » concluent-ils. À chacun de se faire son avis. 

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De la démocratie dans nos assiettes. Construire une Sécurité sociale de l’alimentation | De Sarah Cohen et Tanguy Martin | Ed. Charles Léopold Mayer | Mars 2024 | 12€

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Portrait d’un chef résilient, qui a tout connu, de l’étoile Michelin à… quatre AVC, une vie abîmée mais une envie folle d’avancer et de montrer que le handicap, ce n’est pas la fin des haricots

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