Bouillantes | Avec The Social Club, vous venez de remporter le marché de la mise en concurrence pour l’exploitation de l’Epuisette à Marseille. Quelle est la nature du projet ?
Denis Allegrini | Il s’agit d’un projet très simple sur le papier. L’Epuisette est une institution marseillaise, une adresse iconique que nous souhaitons exploiter pour lui donner une nouvelle dynamique. Pour cela, nous faisons appel à la cheffe Coline Faulquier, qui dirige aujourd’hui le restaurant étoilé Signature. Celle-ci rejoint notre club de chefs, dans lequel nous retrouvons Kevin Vaubourg (Les Oliviers de Salettes, Charols) et Georgiana Viou (Rouge, Nimes).
Est-ce que Coline Faulquier sera associée, d’un point de vue capitalistique, au projet ?
D’abord, Coline va fermer sa table actuelle pour se concentrer sur ce nouveau projet. Il faut savoir qu’elle habite au-dessus du restaurant, qu’elle passe tous les jours devant et qu’être à la tête d’une telle table l’a toujours fait rêver. Et oui, elle est associée dès le début de l’aventure à ce projet.
Bernard Bonnet, l’actuel exploitant a écrit, dans un communiqué de presse, craindre pour l’avenir des 22 salariés de l’Epuisette. Que répondez-vous à cela ?
Je vais vous répondre le plus simplement du monde : garder les salariés constitue une obligation légale. Donc nous conserverons l’ensemble des salariés ; cela ne fait aucun débat. Cela fait 22 ans que je suis dans ce secteur de la restauration et de l’hôtellerie, que je reprends des affaires et jamais je ne me suis séparé de ceux que l’on appelle les « salariés de reprise ». Et aujourd’hui, notre groupe atteint les 200 salariés. Je peux donc assurer à tous les salariés actuels de l’Epuisette qu’ils seront repris, qu’ils n’ont pas de question à se poser. Nous avons besoin d’eux, tout simplement. Ceux qui colportent des rumeurs différentes ont tort.
D’après ses dires, Bernard Bonnet est le propriétaire, à titre personnel, de la marque L’Epuisette. Allez-vous être obligé de renommer l’établissement ?
C’est une bonne question… Je dois reconnaître que dans le dossier de candidature, la question de la propriété de la marque n’a pas été précisée… Je ne peux vous répondre sur ce point car je n’en avais pas pleinement connaissance. Nous allons demander à nos avocats de nous éclairer sur ce point. Et s’il faut changer l’enseigne, nous la changerons.
Dans un entretien publié sur Bouillantes, Bernard Bonnet conteste la régularité de la procédure de mise en concurrence car vous avez été en négociation il y a un an pour le rachat de l’Epuisette et vous avez, de fait, eu connaissance d’éléments à même de fausser le principe d’égalité de la procédure. Il va porter l’affaire en justice. Que répondez-vous à cela ?
Vous me l’apprenez… Je précise d’abord que c’est Bernard Bonnet qui est venu vers nous pour nous proposer de vendre son établissement. Ensuite, oui, il y a eu des discussions, oui il y a eu des clauses de confidentialité signées et donc je ne tiens pas à m’étendre sur le sujet. Mais ces clauses ne portent pas sur des éléments du dossier. Je rappelle que tous les éléments financiers sont publics et accessibles à qui veut bien les lire. La confidentialité porte en réalité sur la non-révélation de l’existence de négociations pour protéger les salariés et éviter les rumeurs. Cela n’a donc aucune conséquence sur le contenu du dossier que nous avons présenté dans le cadre de la procédure. Bernard Bonnet a proposé son projet ; nous avons proposé le nôtre. Nous avons gagné la mise en concurrence, il n’y a rien à ajouter.
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Photographie | @denisallegrini