Il avait un caractère bien trempé, une voix de fumeur qu’il était, une gueule de bon vivant et un sourire généreux de ceux qui aiment la vie. Jean-Luc Tartarin, chef du restaurant éponyme au Havre, vient de passer de vie à trépas à l’âge de 59 ans. Il est décédé dans la soirée du mercredi 14 mai.
Avec sa femme Annabelle, ils ont ouvert leur restaurant havrais en 2008, une première étoile arrive rapidement, avant de recevoir la deuxième en 2012. Une récompense à laquelle il ne s’attendait pas du tout, le stressant même beaucoup comme il l’avait expliqué à l’époque au média Atabula. Pendant plusieurs mois, il avait choisi de reproduire les mêmes plats pour éviter de prendre trop de risques. Jean-Luc Tartarin était ainsi : tendu, nerveux mais aussi franc et généreux. Il ne prenait pas de gants pour dire les choses et sa cuisine était à son image : directe, faussement simple et surtout vraie. Discret, fuyant la plupart des événements spécialisés, le chef menait sa vie à l’ombre des lumières médiatiques parfois aveuglantes. Il avait ouvert un bistrot au Havre qu’il avait rapidement fermé. Plus récemment, il a ouvert avec Annabelle une boutique, les Tartarinades.
« Normand de naissance et de cœur, Jean-Luc Tartarin élabore une cuisine tournée vers la mer, où le modernisme du Havre rencontre l’âme du terroir normand » écrit le guide Michelin. Jean-Luc Tartarin ne va pas seulement manquer à une région déjà très pauvre en belles tables, mais à tout un secteur qui manque cruellement de telles personnalités, à la discrétion engagée.
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