Veau, vache, cochon, volaille : les restaurateurs doivent indiquer l’origine de la bête

Un décret, publié le 18 février, oblige les restaurateurs à indiquer l’origine des viandes vendues au restaurant, que ce soit pour les espèces porcine, ovine et les volailles. Mais, attention, cela ne concerne que les « viandes achetées crues ».

Depuis 2002, les clients des restaurants sont habitués à découvrir, sur la carte ou sur une ardoise, l’origine des viandes bovines proposées à la carte. Désormais, depuis la publication d’un décret en date du 18 février, et applicable depuis le 19 février, cette obligation s’applique également pour les espèces porcine, ovine et les volailles. 

Plus précisément, elle ne concerne que les « viandes achetées crues par les restaurateurs et non les viandes achetées déjà préparées ou cuisinées ». Pourquoi une telle distinction qui fait encore la part belle aux produits industriels prêts à être réchauffés ? Probablement à cause de l’absence de transparence en amont de la filière viande… 

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« Nous permettons par ce décret un cercle vertueux, qui réunit les aspirations croissantes des consommateurs et les attentes du monde agricole. Afficher l’origine des viandes permettra aux clients de pouvoir opter pour une viande réputée pour sa qualité et son goût. »

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Depuis quelques jours, les responsables d’établissement sont tenus d’afficher les informations suivantes : « Élevé : (nom du ou des pays d’élevage) et abattu : (nom du pays d’abattage) ». Lorsque « la naissance, l’élevage et l’abattage ont eu lieu dans des pays différents », il faut alors l’indiquer également. 

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Photographie | Raphael Nogueira

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