Norbert Tarayre, Cochonou et le Prince de Galles : collab’ cochonne et désastreuse

La marque Cochonou, partenaire historique de la caravane du Tour de France, a réalisé une opération commerciale avec le chef médiatique Norbert Tarayre. Ne pas se prendre au sérieux quand on signe la carte d’un palace parisien, c’est bien. Mais doit-on accepter toutes les compromissions quand on prétend incarner ne serait-ce qu’un peu une certaine excellence culinaire ? Certainement pas.

La célèbre caravane du Tour de France cycliste incarne une certaine idée de la France qui repose sur le consumérisme et le marketing. Deux mamelles nourricières qui, depuis 1930, balancent jusqu’à 15 millions de goodies sur quelque 12 millions de spectateurs chauffés à blanc qui vivent cela comme un grand jeu où ils sont quasiment certains de gagner un truc. Porte-clés, casquettes et, bien sûr, saucissons, font le bonheur des petits et des grands. Il y en a pour tous les goûts.

La marque Cochonou, pour renforcer son message, a fait appel cette année au chef Norbert Tarayre. Populaire auprès de la cible, la « star » de la télévision incarne aussi une certaine excellence culinaire, signant aujourd’hui la carte de l’un des restaurants du Prince de Galles, agréable palace situé dans le triangle d’or parisien. Voilà le combo parfait pour la très franchouillarde marque de sauciflard qui balance sa pitance industrielle à travers les fenêtres de ses deux chevaux Citroën revêtues de carrés blancs et rouges pour rappeler l’iconique nappe Vichy. En termes de communication, c’est le coup parfait : une cible captive, physiquement présente, une égérie connue et reconnue grâce à la puissance de la petite lucarne et adoubée par le monde « sérieux » de la gastronomie. Cochonou se frotte ses mains grasses de cette campagne publicitaire, et Norbert Tarayre n’a même pas besoin de se justifier, tant ses choix professionnels mélangent depuis des années les genres et les styles avec une dextérité qu’il faut bien lui reconnaitre. Il suffit d’ailleurs de lire les commentaires sous les vidéos postées sur le réseau Instagram pour comprendre qu’une telle collaboration commerciale ne dérange pas grand-monde. 

Mais il n’en demeure pas moins que l’on ne doit pas se résoudre à accepter sans sourciller ce genre de collaboration entre un chef qui a pignon sur rue – ou sur « Avenue », George-V en l’occurence – et une marque industrielle qui fait du saucisson comme Babybel fait du fromage. Certes, depuis des décennies, les chefs ont fait sauter les verrous entre leur éthique et leur portefeuille, vantant l’artisanat d’un côté et, de l’autre, promouvant des produits issus des multinationales. Les agents de chefs poussent au grand écart pendant que les agences de communication mettent de la pommade pour refluer l’élongation d’image. En l’espère, la question de la responsabilité des dirigeants du Prince de Galles doit se poser. Ils ont voulu surfer sur cette vague du « cool », loin des standards ampoulés du chef étoilé et sa cuisine chichichieuse en recrutant Norbert Tarayre. Après la haute gastronomie signée Stéphanie Le Quellec, l’animateur Tarayre devait mettre le feu bistrotier sous les ors palaciers. Echec à tous les niveaux : les prix du restaurant ont augmenté ces derniers mois, la salle a bien du mal à se remplir et voilà que l’icône des lieux se balade désormais avec un bâtonnet de Cochonou sur l’oreille avenue George-V. Entre l’omniprésence de son copain Jean Imbert, qui multiplie les projets avec une vraie cohérence, et Norbert Tarayre qui, au nom d’une certaine liberté identitaire, s’embarque dans le grand n’importe quoi, il y a un monde d’écart. Cela s’appelle peut-être le talent. 

LES DERNIERS ARTICLES

Piégé, blessé, harcelé, accusé, déshonoré : Thierry Marx, martyr de l’Umih

Poussé dans ses retranchements, mis en face de toutes ses contradictions, désormais critiqué au sein même de sa garde rapprochée à la suite de ses graves accusations publiées sur Bouillantes, Thierry Marx a choisi sa ligne de défense : ce sera Marx le martyr de l’Umih. Drapeau blanc main gauche, couteau main droite.

Alexandre Gauthier annonce la date de réouverture de La Grenouillère (et celle de l’ouverture des réservations)

Fermée depuis le mois de novembre 2023 et après deux inondations venues de la Canche toute proche, le restaurant La Grenouillère du chef Alexandre Gauthier va rouvrir ses portes avec, enfin, une date précise pour le premier service. « Je rouvre avec une fragilité et une émotion salvatrices. Mon envie de cuisiner, elle, n’a pas changé. La Grenouillère reste elle-même : une maison hors-norme. »

On ira manger… au Petit Raout (La Trinité-sur-Mer)

Trois personnalités pour un raout, c’est parfois suffisant. Loin de l’esprit mondain auquel fait référence le nom de l’enseigne, le Petit Raout, « bistrot de village » promet de la belle assiette et du bon vin. Du cool Raout breton du côté de La Trinité-sur-Mer.

Thierry Marx : « J’ai suffisamment de dossiers sur l’Umih pour faire sauter le syndicat »

En à peine plus de dix minutes d’entretien, Thierry Marx, président confédéral de l’Umih menace de « se faire » un président départemental de son syndicat, de « foutre le bordel » et explique qu’il a connaissance de « commissions et de sous-commissions » au sein de l’Umih, « de quoi faire sauter le syndicat ». Et lui aussi peut-être. Un podcast surréaliste.

Engagements publicitaires et obligations syndicales : Thierry Marx sommé de s’expliquer

Depuis plusieurs mois, la fronde contre le président confédéral de l’Umih, Thierry Marx, prend de l’ampleur. Dans une lettre destinée aux présidents départementaux et membres du directoire du syndicat, que Bouillantes a pu lire, le chef étoilé est sommé de s’expliquer sur ses multiples partenariats, ses rémunérations et ses liens jugés peu compatibles avec sa fonction. Sans explications de la part du chef étoilé, sa possible destitution est évoquée. Thierry Marx, lui, menace de « foutre le bordel » expliquant que « personne n’est clean à l’Umih ». L’Umih serait-il à deux doigts de l’implosion ?

Nouveau nom, nouvelle cheffe et nouvelle aventure pour l’ex-Epuisette (Marseille)

Après une longue polémique opposant Bernard Bonnet et le groupe The Social Club, l’ancien et le nouvel exploitant de l’Epuisette à Marseille, le restaurant a désormais changé de main. Sa future cheffe, Coline Faulquier, 35 ans, dévoile le nouveau nom de l’établissement et en dessine les contours avant l’ouverture prévue au printemps.

Un repas dont le service… est le héros

Pour fêter ses 30 ans d’ancienneté au Domaine de Châteauvieux, le directeur de salle Esteban Valle organise un repas exceptionnel. Non pas spécifiquement pour le contenu des assiettes, mais pour ce qu’il va se passer en salle. Rendez-vous le dimanche 2 février en Suisse.

Beyond steak en restauration : quand le Sirha déroule le tapis rouge sang du « sans »

Dans la grande foire agro-industrielle qu’est le Sirha, il est possible pour la première fois de goûter du « Beyond chicken style » et du « Beyond steak », de la viande sans viande qui débarque en restauration collective et commerciale début février. Derrière la seule dimension technologique qui a déjà de quoi faire peur, les dangers du « faux » sont immenses.

Un inspecteur Michelin chez Top Chef ? 

En manque de popularité, le guide Michelin devrait chercher à rebondir en participant plus activement à l’émission de téléréalité Top Chef. Avec, notamment, la présence d’un inspecteur du guide France.