Onze millions d’euros de budget, deux agences à la tête de l’enquête (L’Anses et Santé publique France), six régions viticoles étudiées, 1946 adultes et 742 enfants participants, deux groupes (un premier vivant à moins de 500 mètres des vignes ; le second vivant à plus d’un kilomètre de toute culture) : l’enquête PestiRiv, dont les résultats ont été rendus publics lundi 15 septembre, repose sur une méthodologie sérieuse et solide. Elle était attendue avec craintes par tous les acteurs concernés et, sans surprise, elle délivre un constat sans appel : il ne fait pas bon vivre près des vignes.
L’étude a confirmé que les personnes vivant près d’exploitations viticoles (près de 4% de la population française) sont surimprégnées par une grande diversité de substances actives dangereuses pour la santé. Sans surprise, ce sont les enfants et les bébés qui sont les plus impactés. Pour tous, les périodes d’épandage sont les plus à risque. PestiRiv démontre ainsi la surprésence de pesticides dans l’air ambiant, les poussières ou les urines. Le rapport rappelle également qu’il est fort déconseillé de consommés des produits – fruits du jardin, oeuf des poulaillers domestiques – ou d’étendre son linge à l’extérieur quand on vit à proximité des vignes.
Pour les populations visant à proximité des zones à risque, cette étude n’est guère rassurante. Puisqu’elle arrive après d’autres travaux qui ont prouvé le lien entre pesticides et maladies. En 2023, des chercheurs français avaient mis en avant le lien entre la densité des vignes à proximité et le risque accru de leucémie infantile, tandis que d’autres travaux indiquaient un surrisque de maladie de Parkinson.
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À lire ailleurs | PestiRiv : une étude pour mieux connaître l’exposition aux pesticides des personnes vivant en zones viticoles et non-viticoles (site de Santé publique France)
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