Le restaurant, c’est un peu comme une rencontre, qu’elle soit amicale, professionnelle ou amoureuse. Il y a celles dont on attend beaucoup – parce qu’elle a été vantée par un tiers de confiance ou de jolies photos sur une application spécialisée… -, et celles dont on attend rien du tout ou si peu, par manque d’informations ou parce que le hasard a fait son oeuvre. Dans les deux cas, satisfaction ou déception peuvent être au rendez-vous. Rencontre rime avec aléa. Et c’est bien là toute la beauté de la chose.
Le diner réalisé chez Maison Bouquet fait partie de la deuxième catégorie. Une table inconnue au bataillon de la communication mais un texte plutôt élogieux du Bibendum qui vante et le parcours du chef (Gilles Goujon, Eric Pras, Glenn Viel), et une « cuisine qui fait voeu de simplicité ». On se demande pourquoi, face à une telle prose, l’étoile n’a pas rougit la devanture de cette imposante demeure posée sur la place du Marché, en plein centre-ville. Et on se pose encore plus prestement la question après notre repas qui fut de très haute-volée, frôlant parfois la deuxième étoile sur certains plats d’une parfaite maitrise technique et d’une belle puissance gustative. Le plat intitulé « Bouquet de mer », « pâtes fraiches, coquillages, caviar » impose le respect par sa capacité à séduire le palais avec finesse et gourmandise, tout comme le plat « agneau, tomates, basilic » (photo ci-dessous) qui en impose par sa limpidité évidente. Desserts dans la belle continuité du salé ; service tout en accent et en sourire de Juan ; belle carte des vins.

Peu adepte des réseaux sociaux, un poil ours, bosseur comme deux, volontaire comme trois, Guillaume Assié se bat, aux côtés du couple propriétaire (qui propose également de très belles chambres dans leur Demeure Bouquet, à Ambierle), pour que cette maison reste vivante et soit reconnue pour ce qu’elle est : une grande table gastronomique.
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Pratique | Site de Maison Bouquet
Photographies | Emmanuelle Levesque (portrait), FPR