Il existe, en parallèle d’un théâtre disons classique, une frange du spectacle vivant qui bouleverse les codes. La compagnie Laïka fait partie de celle-ci. Pourquoi donc ? Parce qu’elle demande au spectateur bien plus qu’un simple regard patient et silencieux sur un spectacle qu’il reçoit sagement. Au contraire, elle le convoque, le fait intervenir, le rend… acteur. Que les timides ne s’inquiètent pas, il ne s’agit pas de déclamer sur scène mais d’apporter un peu de nourriture pour alimenter le spectacle. Lequel se nomme « 400 grammes pour un repas partagé ». Pour faire simple, le spectateur doit apporter, la veille de la représentation, 400 grammes de nourriture de son choix, sachant qu’il ne faut pas apporter de poisson ou de viande, « ni 400 grammes de sel » rigole Julie Geffrin, secrétaire générale du Zeppelin, théâtre et tiers-lieu associatif situé à Saint-André-les-Lille (59), non loin du centre lillois. Des aliments reçus, les artistes-comédiens-cuisiniers en font un grand repas partagé avec son lot de surprises et d’aventures.
« Si la préparation se fait en amont, la cuisine se fait en direct » explique Julie Geffrin. Comme toujours avec la compagnie Laïka, et sa tête de pont, Peter De Bie, le spectacle doit laisser place à une part de hasard, d’imprévu, sel de l’émotion et souvent fruit d’un repas (et d’une représentation) réussi. « Il s’agit d’un théâtre sensoriel dans lequel les cinq sens sont convoqués » développe Julie Geffrin. « Cette théâtralité autour de la nourriture permet de créer du collectif. Derrière le repas se cache tout un discours, une certaine vision du monde » ajoute-t-elle.
Cet événement, qui résulte de la carte blanche accordée à Francis Peduzzi, ancien directeur du Channel (Calais), se déroule les vendredi 28 et samedi 29 novembre, à 19h30.
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