Xaya, la discrète pépite de Saint-Jean-de-Luz (64)

Avec les Pyrénées en toile en fond et la mer devant, le bourg basque de Saint-Jean-de-Luz a des allures de carte postale. Dans les ruelles du centre-ville, qui regorge d’adresses en tout genre pour se sustenter, le restaurant Xaya propose habilement des petits tarifs au déjeuner et une expérience gastronomique au diner. Attention, pépite.

Depuis de longues années, la montée en puissance culinaire du Pays basque français s’écoute comme une litanie sans fin. Régulièrement, il se murmure des noms de très grandes toques françaises, exerçant dans l’Hexagone ou à l’autre bout du vaste monde, qui pourraient débarquer dans la région. Ils se font attendre mais qu’importe. Ces derniers mois, quelques chefs ont tout de même posé leurs couteaux en terres basques et l’on sent que cela frétille. San Sebastian et sa myriade de tables étoilées n’est qu’à une demi-heure de là, le tourisme se porte plutôt bien, les JO parisiens pourraient ouvrir une longue fenêtre de fréquentation estivale, la météo tournicotante a son charme, la région regorge de produits de qualité ; bref, les signaux culinaires sont au vert face à la bleue baie de Saint-Jean-de-Luz.   

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Le chef du restaurant Xaya, Benjamin Torrezan

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En se saisissant de notre petite bible rouge préférée, l’on s’aperçoit que notre guide spirituel nommé Bibendum n’a pas du trainer très longtemps dans la cité ces dernières années. Cinq tables sont référencées, dont Aho Fina, table « gastronomique » du Grand Hôtel où la qualité de l’assiette est inversement proportionnelle à la beauté de la vue sur la fameuse baie. C’est dire. Surtout, nos inspecteurs anonymes n’ont probablement pas osé ouvrir la discrète porte du restaurant Xaya. Ah, il n’y a pas la vue sur mer, mais il y a dans l’assiette une large palette d’émotions que le chef Benjamin Torrezan distille avec un vrai savoir-faire. Le bougre sait cuisiner. Et il aime ça. Il suffit d’échanger avec lui quelques minutes pour comprendre qu’il a la passion du produit chevillée au corps. Tout ici est travaillé dans les cuisines que l’on aperçoit de la salle. Du brut, rien que du brut, et du local bien sûr. Au déjeuner, le menu e/p/d à 28€ ravit la clientèle locale qui a bien compris qu’ici on se remplissait le gosier avec gourmandise et précision, à l’instar de ce délicieux « poulpe à la braise, crémeux de brocolis, pomme de terre ». Le soir venu, sortez les tambours, l’offre se fait gastronomique à l’image d’un suave « biscuit à la noisette et asperges vertes, gaspacho de blanches », suivi d’un limpide « turbot sauvage ‘dry aged’, morille jumbo farcie, beurre blanc au miso de pain grillé ». Fromages et desserts complètent intelligemment un joli menu dégustation qui n’a rien à envier aux meilleures tables de la région.

En fin d’année, la salle fera totalement peau neuve pour encore mieux servir le propos culinaire d’un chef aussi discret que talentueux. Si certains murmurent des débarquements improbables, les fines bouches embarquent déjà à bon port : Xaya se révèle être une pépite injustement méconnue de Saint-Jean-de-Luz. 

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Xaya | 5 rue Saint-Jean, Saint-Jean-de-Luz (64) | 05 59 47 75 48 | xaya.fr@restaurantxaya

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DOSSIER : LA FRAUDE DANS LA RESTAURATION

« Le montant de la fraude peut atteindre 25 à 30% du chiffre d’affaires » : témoignage d’un ancien contrôleur fiscal 

Pendant plus de 15 ans, Nicolas R.*, a travaillé à la Direction générale des finances publiques. Cet ancien contrôleur des impôts a inspecté des centaines de restaurants à Paris. La fraude, il connait. Pour Bouillantes, il livre un témoignage sans ambiguïté sur la nature et l’ampleur de la fraude mais aussi sur les difficultés multiples rencontrées sur le terrain.

LES COURTS BOUILLANTES

13/11 | Et de 600 Burger King en France

Mercredi 12 novembre, l’enseigne Burger King, gérée par le groupe Bertrand, a annoncé l’ouverture de son 600e restaurant en France, à Grand-Quevilly, près de Rouen. Avec un slogan : « Chez BK, on 600 vraiment bien ». 

11/11 | Grégoire Rousseau et Vivien Durand pour un repas à quatre mains au Domaine du Bandiat (24)

Les chefs Grégoire Rousseau (Domaine du Bandiat, 24) et Vivien Durand (Le Prince Noir, Lormont, 33) proposent deux repas à quatre mains (en six services) au Domaine du Bandiat, situé à Abjat-sur-Bandiat (24) les samedi 29 novembre au diner et le dimanche 30 au déjeuner (au tarif de 95€).

10/11 | Jonathan Dudek sacré champion de France de pâté-croûte 2025

Jonathan Dudek, qui travaille chez Arnaud Nicolas (Paris) a remporté mercredi 5 novembre le premier championnat de France de pâté-croûte (c’était avant la sélection France). Il représentera son pays avec six autres candidats pour la finale mondiale. 

10/11 | Première sélection à Manille (Philippines), Helm décroche deux étoiles

Le Bibendum a annoncé début novembre sa première sélection à Manille, capitale des Philippines. Les inspecteurs ont récompensé la table Helm, du chef Josh Boutwood, de deux étoiles, tandis que huit restaurants glanent une première étoile, à quoi il faut ajouter 25 Bib Gourmand. 

09/11 | Corentin Gallene, nouveau directeur de salle chez Christopher Coutanceau

Après de nombreuses expériences dans de grandes maisons (La Maison d’à Côté, Les Sources de Cheverny, Maison Rostang), Corentin Gallene vient d’annoncer qu’il occupait désormais la place de directeur de salle du restaurant Christopher Coutanceau (La Rochelle). 

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