Guestonline devient CoverManager : entretien avec Antoine Girard, directeur général

Après une « alliance stratégique » signée en octobre 2023 entre les deux sociétés, Guestonline efface son nom pour prendre celui de CoverManager. Présente dans plus de 40 pays à travers le monde, la plateforme renforce ses fonctionnalités sur une interface désormais unifiée. Quels changements pour les restaurateurs en France ? Entretien avec le directeur général Antoine Girard.

Bouillantes | En 2023, Guestonline et CoverManager pratiquaient une « alliance stratégique ». Un an plus tard, la marque Guestonline disparait au profit de CoverManager. Pourquoi ? 

Antoine Girard | Une année, c’est en même temps très long et très court. Ce choix d’une marque unique permet de simplifier la situation, de rationaliser nos actions, notamment au niveau du marketing. En se plaçant sous une seule et même entité, nous sommes plus puissants sur tous nos marchés. Cela a pris un peu de temps car les enjeux étaient importants, mais le bon sens entrepreneurial l’a emporté.

Ne craignez-vous pas une confusion, notamment sur le marché français ? 

Nous avons hésité bien sûr à faire disparaitre la marque Guestonline. Elle était très connue en France et il n’est pas facile d’abandonner une marque que l’on a fait naitre et grandir. Mais il fallait se rendre à la raison : ce choix nous rend plus forts. En travaillant tous sous une même bannière, notre cohésion en sort renforcée et nous parlons d’une seule et même voix à travers le monde. 

Concrètement, CoverManager, c’est combien de clients dans combien de pays ? 

Notre groupe compte quelque 17 000 clients, dont 2 000 en France. Notre présence est très forte en Espagne et en Italie, ainsi qu’au Mexique et en Amérique du Sud. Cela représente plus de 40 pays au total. 

Concrètement, qu’est-ce qui va changer pour les restaurateurs qui travaillent avec votre plateforme ? 

Concrètement, à part le changement de nom, cela ne va pas changer grand-chose pour les professionnels de la restauration. Depuis plusieurs mois, nous travaillons sur la migration de nos clients sur la plateforme CoverManager. À ce jour, il reste quelque 500 restaurants à faire migrer. Cela prend du temps car la bascule technologique n’est pas automatique. Nous contactons chaque client pour expliquer cette évolution. Ce lien direct est crucial pour la compréhension et la confiance. 

Cette plateforme unifiée apporte-t-elle de nouveaux avantages ou de nouvelles fonctionnalités ? 

Absolument, et c’est aussi tout l’intérêt de cette évolution. Je dois bien reconnaitre qu’elle permet de rattraper un certain retard technologique. Désormais, la plateforme va bien au-delà de la seule réservation et englobe la fidélisation, la mise en place de campagne marketing, le paiement à table, etc. Historiquement, nous étions très concentrés sur la seule réservation client. Là, avec CoverManager, notre vision s’est élargie et nous répondons mieux aux demandes des restaurateurs. 

Entre les grands acteurs de la réservation que sont The Fork, Zenchef, CoverManager, mais aussi Seven Rooms, il y a finalement de fortes similitudes sur les solutions technologiques et les services proposés. Comment faire la différence pour un restaurateur ? 

Il y a effectivement un rapprochement assez fort des fonctionnalités proposées. Historiquement, Guestonline se différenciait par ses valeurs et ses engagements, à travers notamment la réservation responsable (le fait qu’une commission soit prise sur chaque réservation et reversée à des ONG, ndlr). Je tiens à expliquer clairement que cela va continuer à l’avenir. Cette fusion avec CoverManager ne change rien à notre volonté d’être un acteur responsable dans ce monde complexe. Bien au contraire. Pour des raisons techniques, nous avions arrêté la réservation responsable cette année mais celle-ci va redémarrer en 2025, avec l’objectif d’embarquer tout le groupe CoverManager à travers le monde. Le nom change mais nos valeurs sont intactes. 

___

Sur le même sujetGuestonline fusionne avec CoverManagerMais où va le secteur de la réservation des restaurants en ligne ? 
PratiqueLien vers le site de CoverManager
Photographie | Christian Koepke

EN VIDÉO

Des dizaines de témoignages soulèvent les relations troubles entre le Gault et Millau et l’agence Com En Régions

ABONNEMENT

Abonnez-vous au seul média indépendant et quotidien de la food

Tous les matins, recevez La Bouillantes de 8h30 dans votre boite mail.

Abonnez-vous en suivant ce lien

CHEZ BOUILLANTES, C’EST LA RED WEEK :
-50% SUR L’ABONNEMENT ANNUEL, SOIT UN TARIF DE 46,20€ TTC

Sélectionnez l’abonnement annuel et tapez le code de réduction BLACKWEEK pour profiter d’une réduction de 50%. 

Lien vers la page abonnement

LES DERNIERS ARTICLES

Alain Ducasse et son pop-up en Arabie saoudite : une triste leçon de marketing opportuniste 

Comment peut-on justifier la création d’un pop-up au fin fond de l’Arabie saoudite quand on revendique « une alimentation bonne à penser avant d’être bonne à manger », la naturalité et la responsabilité écologique ? En créant un concept bien sûr, censé se suffire à lui-même pour être politiquement correct. Aux principes et à la cohérence, Alain Ducasse préfère l’opportunisme. Une triste leçon de marketing.

La TVA réduite à 5,5% pour les maitres restaurateurs ne passe pas au Sénat

Un amendement, déposé au Sénat, proposait d’instaurer un taux de TVA réduit de 5,5% pour les établissements titulaires du titre de maitre-restaurateur, une idée lancée il y a quelques semaines par le restaurateur Stéphane Manigold et le chef Philippe Etchebest. Les autres restaurants resteraient soumis au taux réduit de TVA à 10 %, à l’exception des prestations de livraison de repas à consommation immédiate réalisées par les plateformes ou les entreprises de la restauration rapide qui seraient soumises au taux normal de TVA à 20 %. L’ambition affichée de cette mesure

Le « bistrot de village », nouvelle marotte des grands chefs ?

Alors que la haute gastronomie se questionne sur ses codes et son modèle économique, de nombreux chefs à la tête de tables étoilées se lancent dans l’aventure complémentaire du « bistrot de village ». Proximité, mixité sociale, sauvegarde d’un commerce, diversité des offres et des postes pour les équipes, les avantages sont nombreux (avec quelques écueils à ne pas négliger) et positionnent la cuisine comme un outil politique de premier plan.

Le Michelin lâche sa grappe

Le guide Michelin a présenté aujourd’hui son système des grappes, à l’image des étoiles pour les restaurants, pour noter les « talents viticoles ». Après les tables, les hôtels, voilà donc le tour du vin d’entrer dans l’écosystème de notation du guide. Se pose la question des moyens humains et financiers mis en face pour remplir un tel objectif à l’échelle mondiale.

L’algorithme de La Liste existe-t-il seulement ? 

Depuis dix ans, la Liste, originellement créée dans le but revendiqué de contrer la prétendue francophobie du World’s 50 Best, annonce son classement mondial en se référant à un algorithme capable d’avaler des milliers de sources. Sauf que tout prête à croire que cet algorithme n’existe pas.

Comment le Michelin a coincé La Liste

En 2023, le guide Michelin a joué un très mauvais coup à La Liste. Celle-ci s’est trouvée dans une impasse, obligée de renier soit l’intégrité de son prétendu algorithme, soit son indépendance, garante de sa pérennité économique et politique.

Lettre d’excuse du Gault et Millau : le pire bad buzz de l’histoire du guide

Le guide Gault et Millau a eu l’idée saugrenue de publier sur son compte Instagram une parodie de « lettre d’excuse » justifiée par les « désagréments occasionnés par (son) incorrigible enthousiasme gastronomique » et par la qualité de son travail de valorisation des restaurants. Une lettre qui a mis le feu aux poudres puisqu’elle donne l’occasion aux professionnels du secteur d’exprimer au Gault et Millau ses quatre vérités et plus encore. Un feu d’artifice de critiques qui fait mal.

Le restaurant Guy Savoy occupe (encore) la première place de La Liste 2026, avec… Joël Robuchon

La Liste vient de communiquer sur le haut de son classement. Dix tables occupent la première place, issues de huit pays différents. Exit Cheval Blanc (Saint-Tropez) du chef Arnaud Donckele, mais statu quo pour le restaurant Guy Savoy qui conserve encore et toujours la première place en dépit du bon sens. Le restaurant Robuchon au Dôme (Macau) occupe également la première place du palmarès. Parmi les autres restaurants en tête de Liste : Cheval Blanc by Peter Knogl (Bâle, Suisse), Da Vittorio (Brusaporto, Italie), Le Bernardin (New York, USA),

Logiciel de caisse : la certification obligatoire a du plomb dans l’aile

En dépit des récentes perquisitions qui ont eu lieu dans le monde de la restauration et des fortes suspicions de fraude, un amendement a été adopté par l’Assemblée nationale pour maintenir le système d’auto-certification des éditeurs de logiciels de caisse. Les arguments développés en faveur de ce nouveau recul sont très contestables.

Michel Roth, BHV et Shein : un chef devenu sourd et muet ?

Les chefs sont-ils sourds et aveugles ? Pas impossible. Alors que toutes les enseignes qui ont une image à défendre ont quitté le BHV parisien où s’est installée la marque Shein, le chef Michel Roth, présent avec sa « Table cachée » fait… la sourde oreille.

Le Gault et Millau fait aussi polémique en Belgique

Très largement vilipendé en France, le guide Gault et Millau l’est également en Belgique. Un restaurateur critique ouvertement sa note avec un argument fort bien connu des deux côtés de la frontière. Explications.

LA PLATEFORME BOUILLANTES