Florencia Montes, cheffe d’Onice (Nice, Alpes-Maritimes) : talent argentin

Après avoir enrichi son CV à l’encre rouge étoilée, Florencia Montes a ouvert son restaurant avec son compagnon Lorenzo Ragni à Nice. Une cuisine gastronomique à quatre mains très prometteuse.

Après avoir enrichi son CV à l’encre rouge étoilée, Florencia Montes a ouvert son restaurant avec son compagnon Lorenzo Ragni à Nice. Une cuisine gastronomique à quatre mains très prometteuse.


Il n’y a pas que son accent chantant qui donne le sourire en écoutant Florencia Montes. La cheffe d’origine argentine, 33 ans, regorge d’énergie et d’envie pour parler de sa nouvelle table. Ouverte tout début mai à Nice, elle porte le nom d’Onice, « une référence à la ville bien sûr, mais également à la pierre ‘onyx’ qui s’écrit ‘nice’ en italien et en espagnol, une pierre pleine de vertus » explique-t-elle. 

Après un cursus scolaire en Argentine, Florencia Montes a envie de voyager pour apprendre le métier. « Quand on commence la cuisine, on regarde toujours du côté de la France pour voir ce qu’il s’y passe car il y a ici les produits, les techniques et une culture culinaire unique. » Nous sommes en 2014, l’étudiante envoie des messages à tous les chefs étoilés de France. Les retours se comptent sur les doigts d’une main. Parmi ceux-là, il y en a qui fera la différence : celui de Mauro Colagreco, à Menton. « Je n’avais aucun lien avec lui, mais ma professeure de cuisine le connaissait, elle a fait le lien » sourit-elle. Il en résultera un stage de trois mois au Mirazur, encore loin et de la troisième étoile, et de sa première place au classement du 50 Best.

L’envie de bouger se ressent de nouveau chez Florencia Montes qui rêve de… Paris. Ce premier stage lui ouvre les portes du restaurant Septime (Paris, 11e arr.), puis celles de Chila (Argentine), de Faviken (Suède) et d’Eleven Madison Park (New-York). Avril 2016, retour à Menton aux côtés de Mauro Colagreco pour prendre la place de chef exécutif, avec la montée en puissance du Mirazur jusqu’à la folle année 2019 où les titres tombent comme à Gravelotte. L’expérience de Menton ? « J’ai beaucoup aimé travailler au Mirazur, une maison très humaine, très touchante. »

« Nous avons été formés à la haute gastronomie, nous n’allions pas nous lancer dans la bistronomie »

Outre les titres accumulés par la table de Menton, Florencia Montes y rencontre Lorenzo Ragni, doté également d’un joli CV (Piazza Duomo en Italie ; The Ledbury en Angleterre ; Mirazur, à Menton). Avec son binôme en cuisine comme dans la vie, elle s’échappe de la table triplement étoilée pour réfléchir à leur propre affaire. « J’ai toujours eu envie au fond de moi d’ouvrir mon restaurant » avance-t-elle. Où ? « La ville de Nice s’est naturellement imposée. Il y a la mer et la montagne pas loin, l’Italie reste facilement accessible, nous avons travaillé dans la région, Nice est une grande ville dans laquelle il y a du monde toute l’année… Une évidence. »

Nice et le guide Michelin

À ce jour, la ville de Nice compte 31 tables référencées au guide Michelin, dont :
. Une table à deux étoiles : Flaveur
. Cinq tables à une étoile : L’Aromate ; Pure & V ; Le Chantecler ; Les Agitateurs ; Jan
. Sept Bib Gourmand : Chez Davia ; L’Alchimie ; Fine Gueule ; La Merenda ; Olive & Artichaut ; Bistrot d’Antoine ; Rouge 

Autre évidence, celle du positionnement du restaurant : « Nous avons été formés à la haute gastronomie, nous n’allions pas nous lancer dans la bistronomie » rigole la cheffe. « Mais attention, gastro, oui, mais décontracté, avec les codes d’aujourd’hui. » Dans ce qui fut une galerie d’art – la rue compte de nombreux antiquaires -, les clients peuvent choisir entre un menu en cinq (90€) ou sept services (120€). Selon Florencia Montes, la fréquentation estivale a dépassé ses prévisions. « Nous avons été très bien accueillis par la population locale. De nombreux confrères nous ont envoyés des clients. » Il y a fort à parier qu’une première étoile tombe en mars prochain. Espérons-le. Very nice Onice. 


Ce que le guide Michelin à écrit sur ONice

« Ô Nice, que tes saveurs nous enchantent ! Derrière cette adresse intimiste du quartier des Antiquaires, on trouve l’attachant et talentueux couple italo-argentin formé par Lorenzo Ragni et Florencia Montes. Après un parcours international étoilé, ils se sont rencontrés chez Mauro Colagreco au Mirazur. Ils signent aujourd’hui à quatre mains des assiettes incisives et punchy qui épousent les saisons et la pêche locale, et se permettent quelques audaces bienvenues dans les associations de saveurs : gamberoni de San Remo, cerises, tomates et amandes fraîches ; girolles aux palourdes de Méditerranée et courgettes ; haricots coco de Nice et moules de la baie de Tamaris au vadouvan… Une table pleine de promesses. »

Pratique | Site du restaurant OniceOnice sur Instagram

Photographies | DR

EN VIDÉO

Portrait d’un chef résilient, qui a tout connu, de l’étoile Michelin à… quatre AVC, une vie abîmée mais une envie folle d’avancer et de montrer que le handicap, ce n’est pas la fin des haricots

LA PLATEFORME BOUILLANTES SUR INSTAGRAM

LE TOP 3 DES ARTICLES LES PLUS LUS

ABONNEMENT

Abonnez-vous au seul média indépendant et quotidien de la food

Tous les matins, recevez La Bouillantes de 8h30 dans votre boite mail.

Abonnez-vous en suivant ce lien

LES DERNIERS ARTICLES

L’huitre et ses amants impossibles

Produit clivant par excellence, l’huître se prête avec délectation à l’accord terre-mer. Les chefs sont très nombreux à le pratiquer, avec plus ou moins d’inventivité. Bouillantes a interrogé trois chefs (plus un, un peu différent) pour comprendre leur approche culinaire très singulière de ce produit iconique.

Le fait maison : Catherine Quérard, présidente du GHR, aurait-elle mangé du clown ?

Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi tous les chefs de la nouvelle génération, comme de l’ancienne d’ailleurs, n’ont que faire des gesticulations et des jérémiades des syndicats, que ce soit l’Umih ou le GHR. Ce ne sont pas les prises de position de Catherine Quérard, présidente du GHR, pour la ridiculisation du label fait maison qui va arranger les choses. Clownesque à souhait.

Étoile rouge et service en salle : le Michelin, entre déni et évidence

Alors que le Bibendum demeure arcbouté sur le discours selon lequel seule la qualité de l’assiette entre en ligne de compte pour accorder ses étoiles rouges, les professionnels plaident très largement pour que le Michelin prenne en compte officiellement le service en salle. Ce qui serait déjà factuellement le cas selon certains.

Le chef Matthias Marc quitte le restaurant Substance

C’est un secret de polichinelle qui prend officiellement fin : le chef Matthias Marc va quitter le restaurant Substance (Paris, 16e arr.) à la fin de l’année avec comme prochain objectif d’ouvrir un ambitieux projet en dehors de la capitale.

« Trouver des solutions sans cesse, c’est ça être entrepreneur » : grand entretien avec Christophe Aribert

Depuis 2019, le chef Christophe Aribert dirige sa Maison, à Uriage-les-Bains (38). Profondément engagé dans le respect et la valorisation de son territoire, il a construit un établissement écoresponsable. Il s’exprime sur sa Maison, la place de l’écologie dans son quotidien, mais aussi sur sa propre évolution vers un management respectueux de l’humain.

Jérémy Biasiol, cuisinier résilient en route vers le MOF

Un corps en souffrance, une vie diminuée, voire annihilée. Mais une envie de vivre renouvelée au service d’un projet ambitieux pour mettre un coup de pied dans une fourmilière rarement tendre. Handicapé touchant et touché, mais pas coulé, Jérémy Biasiol se prépare aux épreuves du concours du MOF cuisine. Bien au-delà de son combat solitaire, il a surtout la volonté de porter un double message universel. Portrait d’un cuisinier résilient.

Chère Hélène Darroze, votre silence sur les violences m’interpelle…

Suite à la publication d’un article sur Bouillantes où nous mettions en exergue d’importants dysfonctionnements dans le restaurant doublement étoilé parisien, Marsan, la cheffe Hélène Darroze et sa directrice du développement Christelle Curinier n’ont pas réagi. Une absence de réaction choquante au regard des faits signalés. D’autant plus que ce n’était pas la première fois.

Fabrice Idiart (Le Moulin d’Alotz, 64) : « Ma table passe en 100% végétal »

Le chef Fabrice Idiart, à la tête du Moulin d’Alotz (Arcangues, 64) depuis sept ans, a décidé de faire évoluer son offre. En 2023, il avait supprimé la viande ; l’an dernier, c’était le tour des fruits de mer. Décembre 2025, le poisson quitte également la carte. La table devient 100% végétale. Explications avec Fabrice Idiart.

Ras-le-bol des calendriers de l’avent gourmands

Il y avait les bûches et les galettes et, désormais, il y a les calendriers de l’avent. Pas un jour sans recevoir un mail, voire plusieurs, pour vanter ces créations commerciales qui proposent neuf fois sur dix de vous enfiler chaque jour dans le gosier une atrocité culinaire en petit format. 31 cases, 31 doses : ces calendriers ressemblent à une opération festive de mithridatisation au service de l’industrie agroalimentaire.

La Liste, un classement fiable ? Oui pour…. 6% des votants

La Liste, qui a annoncé son « classement des classements » le lundi 24 novembre, constitue-t-elle un classement fiable des restaurants à travers le monde ? Notre sondage ne laisse aucun doute sur la nature de la réponse avec seulement 6% de réponses positives. Un camouflet de plus à mettre à l’actif de Philippe Faure et Hélène Pietrini.

LA PLATEFORME BOUILLANTES