Chère Babette de Rozières, l’ultra Marine Le Pen et néo-candidate du Rassemblement national, je voulais vous dire…

Engagée sous la bannière des Républicains et du Rassemblement national pour les élections législatives dans le département des Yvelines, la girouette Babette de Rozières n’honore ni l’engagement politique, ni la cause culinaire.

… que vous incarnez probablement ce qu’il se fait de pire dans le monde politique, lequel ne manque pourtant pas de girouettes et de renégats. En choisissant d’arborer les couleurs du Rassemblement national pour les prochaines élections législatives, vous démontrez une fois de plus une inconséquence coupable, un opportunisme dégoûtant et une absence de colonne vertébrale idéologique qui font de vous une personne dangereuse. Tant pour le monde politique que pour la gastronomie que vous prétendez incarner. 

Chère Babette, comment peut-on être plus inconstante que vous et n’avoir pour seule boussole que l’appât du pouvoir et de ses apparats ? En 2014, vous êtes l’ « amie » autoproclamée d’Anne Hidalgo, membre du Parti socialiste lors de son élection à la Mairie de Paris. Avoir une petite part de pouvoir, voilà ce qui vous plaisait. Mais dès l’année suivante, vous vous tournez vers son ennemie Valérie Pécresse, étiquetée Les Républicains, car elle est la mieux placée pour la victoire aux régionales. Bingo, vous êtes élue grâce à la notoriété d’une autre. Vous rêvez alors d’un destin politique plus personnel en vous présentant aux élections législatives de 2017 à Paris. La vérité se rappelle alors à vous et vous vous prenez en pleine face un mur d’opposition : moins de 7% des suffrages. Le four est total. Plus grave, vous avez été déclarée inéligible par le Conseil constitutionnel pour un an suite à la découverte de l’existence de… deux comptes de campagne. Et, pire encore, la haute juridiction a noté, dans sa décision en date 1er juin 2018, « un défaut de présentation de pièces justificatives » concernant des fonds dont on ne connait finalement pas l’origine. Valérie Pécresse, n’a que faire de vos errements, elle vous reprend dans son équipe de campagne pour la présidentielle de 2022. Mais vous lui reprochez rapidement une campagne « hors sol » et un manque de « sincérité » (sic), ce qui vous conduira à annoncer sur la très droitière chaine de télévision CNews  votre retrait de la campagne. C’est finalement peut-être le seul moment où vous avez eu du pif : la Républicaine ne recueillit que 4,8% des suffrages au premier tour. Dégoutée de la politique Babette ? Pas du tout. En 2022, pour les élections législatives, vous osez vous présenter en revendiquant le soutien d’Emmanuel Macron sans avoir jamais reçu son investiture. On aurait presque envie d’applaudir des deux mains vos outrages si tout cela ne menait pas au dernier, le plus honteux, le plus inacceptable : vous présenter aux prochaines législatives sous la bannière du Rassemblement national. La seule chose rassurante à cela est de rappeler votre score à ces mêmes élections en 2022 : 2,91%. 

Chère Babette, vous avez mangé dans toutes les gamelles politiques ou presque. Vous êtes ni la seule, ni la dernière. Certains diraient même que c’est tout l’art de la politique que de retourner sa veste en permanence. Au succulent magazine Closer, vous avez confié il y a quelques mois que votre mari vous avait conseillé de ne pas vous lancer en politique. Mais vous, courageuse et altruiste, vous ne regrettez rien car vous vous sentez « utile ». « J’ai dû renoncer aux 8 000€ mensuels que je gagnais pour mes émissions de télé à la demande du CSA mais au moins j’aide les autres, les plus démunis » clamiez-vous dans le magazine people. « Les autres », ces « plus démunis » qui semblent si loin de vous et des intérêts réels du parti politique que vous représentez désormais. Oh, le monde de la restauration ne vous en voudra pas spécialement, lui qui penche aussi très à droite, tendance Ciotti. Mais quand on prétend défendre la vraie gastronomie, hexagonale, ultramarine ou autre, le racisme, et plus largement tous les extrémismes, n’ont pas leur place. Sans respect des autres, sans une vision ouverte du monde, sans voir dans la diversité une richesse, il n’y a pas de discours qui vaille. Ni culinaire, ni politique. Chère Babette, l’ultra Marine Le Pen et néo-candidate du Rassemblement national, vos recettes et vieilles ficelles me donnent la nausée.

_____

Photographie | Martinique La 1ere

LES DERNIERS ARTICLES

La mauresque : un cocktail à la conquête du monde

Pastis, sirop d’orgeat, eau fraîche, voilà la composition aussi simple que percutante de la mauresque. Comment une boisson traditionnelle de bistrot, inventée selon la légende par les soldats dans les années 1830 en Algérie, est devenue une source d’inspiration pour des établissements branchés qui la retravaillent au gré de leur inspiration ? Explications.

Madame Cacao : l’échec aussi cuisant que silencieux de Christelle Brua

À peine deux ans d’existence, le soutien actif de Brigitte Macron, une communication tapageuse signée Melchior et un échec totalement placé sous silence médiatique : la marque Madame Cacao signée Christelle Brua a déjà mis la clé sous la porte. Après le ramdam de l’ouverture, voilà une liquidation dont la presse ne parle pas : voilà qui en dit long sur les rapports de pouvoir nauséabonds dans le petit monde de la bouffe.

Michelin : départs au sommet et ménage en cours

Que se passe-t-il vraiment à la direction du guide Michelin ? Selon nos informations, plusieurs départs (ou évictions) sont en cours et de nouvelles têtes arrivent pour faire le ménage à tous les étages. L’été s’annonce brûlant dans les bureaux parisiens du guide.

Thierry Marx et l’agroalimentaire : une relation naïve et fautive au pays de la gastronomie ?

Le très médiatique chef Thierry Marx vend depuis de longues années son image pour vanter des produits industriels de qualités diverses, de Lidl à Picard, en passant par les boulettes pour chiens et chats. Entre le cuisinier étoilé et président du principal syndicat de la restauration d’un côté, et sa posture d’homme-sandwich de l’autre, l’homme interpelle et interroge. Là où certains décèlent de la naïveté du petit gars de Ménilmontant, d’autres y voient les stigmates d’un homme d’affaires avide et sans scrupules.

François Perret quitte le Ritz Paris

Après dix années de bons et loyaux services, et deux boutiques ouvertes à Paris, le pâtissier François Perret quitte le palace parisien de la Place Vendôme.

50 Best Restaurants : pas anti-Français, plutôt pro-fric

Depuis sa création en 2002, le classement anglais World’s 50 Best Restaurants a la réputation d’être anti-Français. Une explication un peu trop facile et surtout fondamentalement fausse. La réalité se révèle beaucoup plus simple : le 50 Best n’est qu’un jeu où il faut mettre beaucoup d’argent pour attirer le votant. La France, elle, n’a pas envie de jouer sur ce terrain-là.

L’addition en trois fois sans frais : carte vitale ou mort à crédit ? 

En proposant de payer son repas en trois fois sans frais, à l’image d’un classique crédit à la consommation pour s’offrir une voiture ou un canapé, le chef Alain Llorca, à la tête du restaurant étoilé éponyme, bouscule totalement les us et coutumes du secteur. Piste salutaire pour contrecarrer une baisse du chiffre d’affaires ou voie de garage qui ressemble à une mort à crédit ?

Alain Llorca (Restaurant Alain Llorca, 06) : « Je maintiens la qualité mais j’augmente l’accessibilité grâce au paiement en plusieurs fois »

En proposant un règlement en trois fois sans frais du repas consommé dans son restaurant de Saint-Paul-de-Vence (06), le chef Alain Llorca bouscule le principe du règlement immédiat. Est-ce un choix bien raisonnable, n’existe-t-il pas un danger pour les clients de repartir avec un crédit sur le dos ; n’est-ce pas délicat en termes d’image pour le restaurant ? Alain Llorca répond à toutes ces questions bouillantes.

Sondage : 87% des votants contre l’idée du repas à crédit

En période de vaches maigres, il faut parfois imaginer des solutions nouvelles pour essayer de sortir la tête de l’eau. Un chef étoilé français va proposer à ses clients de payer leur repas en trois fois sans frais pour remplir sa table. Le repas à crédit ? Une mauvaise idée selon notre sondage.

Le 50 Best récompense Mostafa Seif, chef pro-Hamas qui ne reconnait pas l’existence d’Israël

Dans sa batterie de récompenses annuelles, le 50 Best Restaurants a récemment honoré Mostafa Seif, chef d’un restaurant situé en Egypte, du prix One to Watch. Or celui-ci a posté sur Instagram un message niant l’existence de l’Etat d’Israël quelques jours seulement après les attaques du 7 octobre 2023. Contactée par Bouillantes, l’attachée de presse du 50 Best Restaurants ne voit pas où est le problème.

Florent Ladeyn : « Ma nature n’est pas d’être spectateur de la bêtise sans tenter d’expliquer à un fou qu’il est fou »

Suite à l’annonce de la fermeture de Bisteack, restaurant situé à Béthune (62), le chef Florent Ladeyn a subi une vague d’attaques personnelles et professionnelles. L’homme, qui n’est pas du genre à « rester assis et tendre la joue gauche, s’est fendu d’un long message sur son compte Facebook. Un texte aussi clair que vigoureux, particulièrement salutaire en ces temps où chacun se rêve en justicier blanc derrière leur écran noir. Bouillantes a décidé, avec l’accord de son auteur, de publier l’intégralité du texte.

“Oui chef·fe !” : l’intégration par imitation

Le fameux « Oui chef.fe » a encore cours dans la plupart des cuisines des restaurants français. Une expression qui en dit long sur le métier, sur ses codes et qui dépasse de loin les seuls savoir-faire. Doit-elle désormais tourner court ?

Tanguy Laviale (Ressources, Bordeaux) : « Ce n’est pas l’ordre qui crée la performance, c’est l’adhésion »

Dans un milieu encore largement marqué par la hiérarchie militaire, les violences symboliques et la compétition effrénée, Tanguy Laviale fait figure d’exception. À la tête du restaurant bordelais Ressources, il a choisi une autre voie : celle de l’horizontalité, du respect, et du management « durable ». Entretien sans détour avec un chef qui refuse d’en être un.

Quand le restaurant se rêve en nouveau théâtre national populaire

L’avenir de la gastronomie française passe-t-il par sa démocratisation ? À l’image du théâtre populaire ou de la culture pour tous prônés par Jean Vilar et André Malraux au siècle dernier, le restaurant gastronomique se rêve lui aussi accessible à tous… pour survivre.