L’association Femmes cheffes veut favoriser la visibilisation et la valorisation de la part féminine de la restauration française

Pauline Legal et Raphaëlle Asselineau, respectivement cheffe pâtissière et sociologue, viennent de créer Femmes Cheffes à Lyon. Constat, objectif, organisation, éthique et réalisations : Bouillantes vous présente cette toute fraiche association.

Mais où sont-elles ? C’est en résumé la question que s’est posée la pâtissière Pauline Legal il y a deux ans quand elle a voulu faire l’état de ses connaissances féminines dans le monde de la restauration. Un constat s’est vite imposé : elles sont là, mais nous ne les voyons pas. Invisibilisées par le système. La Lyonnaise a décidé de chercher sur Instagram, a commencé à multiplier les rendez-vous avec des consoeurs et, de fil en aiguille, l’idée de créer une association a pris jour. La rencontre de Raphaëlle Asselineau, à Lyon, a permis à celle-ci de prendre corps. Ce lundi 24 novembre, Femmes Cheffes fête son lancement. Présentation. 

1
Constat

Peu visibles, pas ou peu représentées, les femmes ne sont guère valorisées dans le petit monde très masculin des cuisines. Ce constat n’a rien de surprenant mais il est rarement posé sur la table. C’est en quelque sorte ce qu’ont pourtant fait Pauline Legal et Elise Grandidier, fondatrice de l’association Le Tour des Terroirs. À l’occasion d’un événement proposé par cette dernière, elles ont toutes les deux évoquées plusieurs pistes : un planning plus chargé ? Un manque de confiance ? Un souci de légitimité ? 

Par-delà la diversité des pistes, le manque de visibilité était trop criant pour que rien ne bouge. 

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2
Objectifs

L’objet social de Femmes Cheffes peut se résumer ainsi : passer de l’invisibilisation à la visibilisation des femmes dans le secteur de la restauration – de commis à cheffe -, en passant les métiers de la salle, les vigneronnes, les sommelières, etc. 

Cet objectif va principalement prendre deux formes : 
. Renforcer le réseau des femmes chefs à travers ces événements privés,

. Augmenter la visibilité des femmes de la restauration auprès du grand public, en s’impliquant dans des événements publics.

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Des femmes peu présentes sur les événements

Alors que les femmes représentent quelque 50% des effectifs dans les écoles d’arts culinaires et lycées hôteliers, elles disparaissent, ou s’invibilisent, ensuite. Voilà quelques chiffres relatifs à la présence féminine sur les événements ou dans le guide Michelin : 

Chef·fes étoilé(e)s Michelin : 8 % de femmes (France / 2024) 
Festival Toquicimes 2025 : 11 femmes sur 82 invité·es 
Concours du Chou Farci 2025 : 1 femme sur 10 finalistes (10 %) 
Championnat du monde de Pâté Croûte 2025 : 1 femmes sur 16 sélectionné·es 
Cuisiniers de la République Française : 20 femmes sur 320 membres (6 %) 
Toques Blanches Lyonnaises : 9 femmes sur 160 membres (5,6%) en 2025

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3
Organisation

L’association propose deux statuts de membres : 
. Les « cheffes » (femmes de la restauration) qui ont accès aux événements privés,
. Les « alliés » (hommes ou femmes extérieurs au secteur) qui apportent leur soutien.

L’association vise à être un « village bienveillant » où les femmes peuvent échanger sans jugement, contrairement à ce qui peut se passer dans un environnement majoritairement masculin.

Femmes Cheffes souhaite limiter les adhésions dans les premiers mois pour permettre la meilleure expérience possible aux adhérents et, ensuite, se développer en toute sérénité. 

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4
L’éthique

Pauline Legal et Raphaëlle Asselineau promettent une tolérance zéro. Au moindre problème de comportement ou autres, l’adhérent(e) sera évincé(e) de l’association. 

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5
Les réalisations

L’association, qui se lance officiellement ce lundi 24 novembre, va prochainement :
. Mettre en ligne un site Internet dédié,
. Développer un recensement des membres de l’association pour favoriser leur visibilité,
. Tisser des liens avec toutes les initiatives qui vont dans le même sens, associations, événements, etc. 

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PratiqueFemmes Cheffes sur Instagram | contact : bonjour@femmescheffes.fr
Photographie | Sarah Hamza

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