Partenariat avec Picard, le mochi de Lidl et le « tas de merde » : quand Thierry Marx s’égare toujours plus

C’est un visage qui en dit long sur Thierry Marx et sa vraie nature. Non pas celui qui parade sur tous les plateaux dès qu’il y a un micro de tendu, avec le sourire de façade, mais celui qui sait se faire dur, intransigeant même. Ce week-end, on a vu notre homme sandwich préféré parader chez Picard et s’énerver face caméra contre un « tas de merde » de mochis.

Dans une courte vidéo publiée sur les réseaux Instagram et Facebook, le journaliste Hadrien Gonzales demande au chef de goûter plusieurs mochis et de désigner celui qu’il préfère. Pas de bol, il montre du doigt le mochi de chez Lidl et rate le mochi artisanal. Bien sûr, le distributeur à bas prix réalise peut-être un mochi de rêve, mais quand même, ça fait désordre. Et Thierry Marx l’a bien compris. Il s’énerve face caméra. « Bon, de toute manière, on ne va pas faire une thèse sur le mochi, merci » et il s’en va. Rattrapé par le journaliste, il revient, aussi vexé qu’énervé et il enchaine : « ouais ouais ouais, fini, parce que les tas de merde comme ça, c’est pas intéressant ». Le visage, qui envahit l’écran, laisse transparaitre un visage tendu, menaçant même. Pris au piège du mauvais goût. Avec humour, le journaliste signale avoir vécu un « moment de solitude ». 

Second épisode ou presque, ce week-end, que voit-on sur les réseaux sociaux : le même Thierry Marx, tout sourire cette fois, paradant avec la journaliste Raphaële Marchal dans un magasin Picard. Là, il peut être serein, il sait au moins qu’il n’y aura pas de chausse-trappe avec elle, d’autant plus qu’il s’agit d’une opération publicitaire pour fêter les 50 ans de la célèbre marque de surgelés. Comme à son habitude, le chef, homme sandwich des temps modernes, fait le job à la perfection quand il y a un chèque au bout de l’objectif : « Picard m’a offert une vraie diversité de produits bien sourcés, qui répondait à deux de mes priorités : faire des plats variés et équilibrés à mes enfants, mais surtout rapides à préparer, quand j’avais 20 minutes à peine avant de retourner en cuisine ! Ce sont les valeurs sociales et environnementales de Picard qui m’ont donné envie de collaborer avec eux ». 

Notre Marx national n’est pas à une contradiction près, lui qui se veut le chantre du produit brut et frais quand il a sa casquette de syndicaliste (quoique) et de VRP dans les médias, et qui explique sans broncher que le « surgelé » lui a sauvé la vie pour faire manger ses enfants. Ah ils doivent être heureux les petits Marx d’avoir un chef de père qui leur réchauffe une pizza ou un plat tout fait au micro-ondes par manque de temps.  

Picard, Lidl et le « tas de merde »… Avec le recul, on comprend mieux pourquoi le président de l’Umih ne s’est pas beaucoup battu – c’est un euphémisme – pour défendre le vrai « fait maison ».

___

Sur le même sujetThierry Marx : Tartuffe à la dérive ? | Après l’échec de la Chambre Bleue, faut-il croire au succès du Delano Café by Thierry Marx (Paris, 8e arr.) ?Bouillon Le Coq : quand Thierry Marx prend le mangeur pour le dindon de la farce

Photographie | DR

LES DERNIERS ARTICLES

Madame Cacao : l’échec aussi cuisant que silencieux de Christelle Brua

À peine deux ans d’existence, le soutien actif de Brigitte Macron, une communication tapageuse signée Melchior et un échec totalement placé sous silence médiatique : la marque Madame Cacao signée Christelle Brua a déjà mis la clé sous la porte. Après le ramdam de l’ouverture, voilà une liquidation dont la presse ne parle pas : voilà qui en dit long sur les rapports de pouvoir nauséabonds dans le petit monde de la bouffe.

Michelin : départs au sommet et ménage en cours

Que se passe-t-il vraiment à la direction du guide Michelin ? Selon nos informations, plusieurs départs (ou évictions) sont en cours et de nouvelles têtes arrivent pour faire le ménage à tous les étages. L’été s’annonce brûlant dans les bureaux parisiens du guide.

Thierry Marx et l’agroalimentaire : une relation naïve et fautive au pays de la gastronomie ?

Le très médiatique chef Thierry Marx vend depuis de longues années son image pour vanter des produits industriels de qualités diverses, de Lidl à Picard, en passant par les boulettes pour chiens et chats. Entre le cuisinier étoilé et président du principal syndicat de la restauration d’un côté, et sa posture d’homme-sandwich de l’autre, l’homme interpelle et interroge. Là où certains décèlent de la naïveté du petit gars de Ménilmontant, d’autres y voient les stigmates d’un homme d’affaires avide et sans scrupules.

François Perret quitte le Ritz Paris

Après dix années de bons et loyaux services, et deux boutiques ouvertes à Paris, le pâtissier François Perret quitte le palace parisien de la Place Vendôme.

50 Best Restaurants : pas anti-Français, plutôt pro-fric

Depuis sa création en 2002, le classement anglais World’s 50 Best Restaurants a la réputation d’être anti-Français. Une explication un peu trop facile et surtout fondamentalement fausse. La réalité se révèle beaucoup plus simple : le 50 Best n’est qu’un jeu où il faut mettre beaucoup d’argent pour attirer le votant. La France, elle, n’a pas envie de jouer sur ce terrain-là.

L’addition en trois fois sans frais : carte vitale ou mort à crédit ? 

En proposant de payer son repas en trois fois sans frais, à l’image d’un classique crédit à la consommation pour s’offrir une voiture ou un canapé, le chef Alain Llorca, à la tête du restaurant étoilé éponyme, bouscule totalement les us et coutumes du secteur. Piste salutaire pour contrecarrer une baisse du chiffre d’affaires ou voie de garage qui ressemble à une mort à crédit ?

Alain Llorca (Restaurant Alain Llorca, 06) : « Je maintiens la qualité mais j’augmente l’accessibilité grâce au paiement en plusieurs fois »

En proposant un règlement en trois fois sans frais du repas consommé dans son restaurant de Saint-Paul-de-Vence (06), le chef Alain Llorca bouscule le principe du règlement immédiat. Est-ce un choix bien raisonnable, n’existe-t-il pas un danger pour les clients de repartir avec un crédit sur le dos ; n’est-ce pas délicat en termes d’image pour le restaurant ? Alain Llorca répond à toutes ces questions bouillantes.

Sondage : 87% des votants contre l’idée du repas à crédit

En période de vaches maigres, il faut parfois imaginer des solutions nouvelles pour essayer de sortir la tête de l’eau. Un chef étoilé français va proposer à ses clients de payer leur repas en trois fois sans frais pour remplir sa table. Le repas à crédit ? Une mauvaise idée selon notre sondage.

Le 50 Best récompense Mostafa Seif, chef pro-Hamas qui ne reconnait pas l’existence d’Israël

Dans sa batterie de récompenses annuelles, le 50 Best Restaurants a récemment honoré Mostafa Seif, chef d’un restaurant situé en Egypte, du prix One to Watch. Or celui-ci a posté sur Instagram un message niant l’existence de l’Etat d’Israël quelques jours seulement après les attaques du 7 octobre 2023. Contactée par Bouillantes, l’attachée de presse du 50 Best Restaurants ne voit pas où est le problème.

Florent Ladeyn : « Ma nature n’est pas d’être spectateur de la bêtise sans tenter d’expliquer à un fou qu’il est fou »

Suite à l’annonce de la fermeture de Bisteack, restaurant situé à Béthune (62), le chef Florent Ladeyn a subi une vague d’attaques personnelles et professionnelles. L’homme, qui n’est pas du genre à « rester assis et tendre la joue gauche, s’est fendu d’un long message sur son compte Facebook. Un texte aussi clair que vigoureux, particulièrement salutaire en ces temps où chacun se rêve en justicier blanc derrière leur écran noir. Bouillantes a décidé, avec l’accord de son auteur, de publier l’intégralité du texte.

“Oui chef·fe !” : l’intégration par imitation

Le fameux « Oui chef.fe » a encore cours dans la plupart des cuisines des restaurants français. Une expression qui en dit long sur le métier, sur ses codes et qui dépasse de loin les seuls savoir-faire. Doit-elle désormais tourner court ?

Tanguy Laviale (Ressources, Bordeaux) : « Ce n’est pas l’ordre qui crée la performance, c’est l’adhésion »

Dans un milieu encore largement marqué par la hiérarchie militaire, les violences symboliques et la compétition effrénée, Tanguy Laviale fait figure d’exception. À la tête du restaurant bordelais Ressources, il a choisi une autre voie : celle de l’horizontalité, du respect, et du management « durable ». Entretien sans détour avec un chef qui refuse d’en être un.

Quand le restaurant se rêve en nouveau théâtre national populaire

L’avenir de la gastronomie française passe-t-il par sa démocratisation ? À l’image du théâtre populaire ou de la culture pour tous prônés par Jean Vilar et André Malraux au siècle dernier, le restaurant gastronomique se rêve lui aussi accessible à tous… pour survivre.