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Paye ton pinard, le choix Instagram de Julie Reux (journaliste)

Un compte militant pour une journaliste engagée, quoi de plus logique ? La créatrice de l’excellente revue Vinofutur, Julie Reux, a sélectionné le compte Paye ton pinard qui entend dénoncer le sexisme, l’homophobie et le racisme dans l’univers du vin.

Chaque mois, Bouillantes demande à une personnalité du secteur de la restauration ou apparenté de présenter un compte Instagram et d’expliquer son choix. 

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Bouillantes | Pourquoi avoir choisi le compte Paye ton pinard ?
Julie Reux | Il s’agit d’un compte militant qui entend dénoncer le sexisme, l’homophobie et le racisme dans le monde du vin. Il est tenu par un groupe de personnes profondément amoureuses du vin et ouvertement féministes. Ce compte publie régulièrement des témoignages anonymisés de femmes victimes de harcèlements ou de violences. L’objectif de Paye ton pinard est de donner de la visibilité à un phénomène réel, très loin d’être anecdotique. Il a été créé en 2020 par une vigneronne du Beaujolais, Isabelle Perraud, elle-même très engagée. J’ai choisi ce compte car il fait sens dans un univers très conservateur, sur lequel une chape de plomb pèse lourdement. La presse en général, et la presse spécialisée en particulier, n’abordent pas ou si peu ces questions-là. En essayant de faire sauter ce tabou, Paye ton pinard joue un rôle crucial selon moi. 

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Julie Reux est journaliste. Elle écrit pour la Revue des Vins de France et pour le site Vitisphère. En 2021, elle crée la revue Vinofutur dont elle publie une édition chaque année. Elle réalise également une newsletter mensuelle et elle développe un site Internet où elle publie quelques informations « avec toujours un petit pas de côté » pour traiter autrement le vaste sujet du vin et de la vigne. Cet été, elle a réalisé une longue série sur « Réinventer la vigne »

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Quelle consommation d’Instagram faites-vous ?
Je crois que, comme beaucoup de personnes, je souffre du syndrome de Stockholm par rapport à Instagram. J’ai envie de m’en passer mais je ne le peux pas vraiment ; ou je n’y arrive pas vraiment. Je suis arrivée sur ce réseau il y a peu, uniquement pour les besoins de Vinofutur. C’est là que se trouvent les « wine geek » et les foodies. Si je veux parler à ma communauté, je dois y être. Mais je ne me sens pas spécialement à l’aise avec les codes d’Instagram. Tout le monde me dit de faire des vidéos, mais je n’en ai aucune envie. Me mettre en scène constitue un défi insurmontable pour moi. J’ai rapidement démarré avec 300 followers pour atteindre aujourd’hui les 3000. Ce n’est pas beaucoup, mais c’est déjà ça puisque j’ai le sentiment de ne jamais vendre mon âme : je suis journaliste et pas influenceuse. 

Est-ce que le réseau Instagram vous permet de vous « nourrir » en informations pour votre métier de journaliste ? 
Non, je ne peux pas dire que j’y trouve des informations. En revanche, Instagram me permet de contacter des personnes, et principalement des vignerons. Ces derniers ne mettent pas toujours leur mail ou leur téléphone sur leur site Internet. Le réseau social devient alors un moyen facile de les contacter. Et je dois bien dire que c’est efficace. J’ai réussi à supprimer de mon téléphone Twitter – j’étais vraiment accro, mais c’était trop angoissant, trop violent -, j’ai viré Facebook également – une vraie usine à gaz – et j’ai fait de même avec Linkedin qui constitue de loin mon réseau social de prédilection. Je me contente de mon ordinateur pour m’en servir. Pour l’instant, j’ai décidé de conserver Instagram sur mon téléphone. Reste à savoir jusqu’à quand. 

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PratiqueLien vers le site Vinofutur

Photographie | JF Badias

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