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Emily Dader (Trèfle, Lyon 2e arr.) : « On ne peut pas parler de cuisine sans parler du corps et de sa santé »

Formée à l’Institut Paul Bocuse, riche d’une belle expérience en restauration, Emily Dader a tout connu de la rigueur du métier. Après quatre années aux Mauvaises Herbes (Lyon 1er arr.), elle a ouvert Trèfle (Lyon, 2e arr.), en septembre 2025. Dans son restaurant 100% végétal, elle réalise une cuisine exigeante et joyeuse, portée par une vision du travail plus respectueuse des corps et des personnes.

Les Boy’s Clubs de la gastronomie : un entre-soi qui freine l’égalité

Les boys clubs sont partout. Ces cercles masculins, plus ou moins visibles, tiennent les femmes à distance des lieux de pouvoir (politique, affaires, sport…). La gastronomie n’y échappe pas. Lorsqu’on observe ces espaces dominés par des hommes – chefs étoilés, dirigeants, experts médiatiques –, cela paraît presque « normal ». C’est ce qu’on appelle la naturalisation sociologique : la tendance à voir les inégalités comme allant de soi. Or, il s’agit bien d’un système construit et entretenu, décrit par Bourdieu, Foucault ou Butler. Alors une fois qu’on l’a vu, on fait quoi ?

Sarah Hamza (Soma, Lyon 5e arr.) : « Si ça ne va pas, tu pars, si tu as une intuition de quelque chose qui cloche dans un établissement, pars. Ce n’est pas un échec, c’est de la survie »

Dans un paysage gastronomique encore très codifié, où les réseaux informels et les cercles d’influence pèsent sur les trajectoires individuelles, certaines cheffes imposent leur voix et leur cuisine. Sarah Hamza en fait partie. À Soma (Lyon, 5e arr.), elle revendique une cuisine personnelle et vivante, portée par l’intuition, le produit et l’envie de créer un espace de travail pour elle et son équipe plus juste et plus apaisé. Elle s’exprime sur les « boys club » et sur les conséquences de la différence de traitement entre homme et femme.

Charles Guillou (Goustut, Capbreton) : « J’ai vu que la cuisine était genrée dès l’école hôtelière »

Pendant des années, Charles Guillou a suivi les codes du métier : autorité verticale, cuisine virile, gestion par la peur. Jusqu’au jour où il a tout remis en question. Aujourd’hui, à Goustut, son restaurant de Capbreton (Landes), il dirige autrement, sans crier, sans écraser, sans reproduire les stéréotypes. Il défend un management égalitaire, une cuisine engagée et une attention sincère au bien-être des équipes. Entretien.

Femmes aux petits soins, hommes au grill : des rôles encore bien genrés en cuisine

En cuisine, comme une évidence, pendant que l’homme cuit, la femme s’occupera d’une autre tâche qui correspond à son genre. Et, souvent, il s’agira d’un travail intangible pourtant crucial, mais surtout non valorisé. La sociologue Raphaëlle Asselineau met en avant, dans ce nouvel opus de la rubrique Cul-Cul, l’inégalité flagrante entre l’homme et la femme derrière les fourneaux.

“Oui chef·fe !” : l’intégration par imitation

Le fameux « Oui chef.fe » a encore cours dans la plupart des cuisines des restaurants français. Une expression qui en dit long sur le métier, sur ses codes et qui dépasse de loin les seuls savoir-faire. Doit-elle désormais tourner court ?

Tanguy Laviale (Ressources, Bordeaux) : « Ce n’est pas l’ordre qui crée la performance, c’est l’adhésion »

Dans un milieu encore largement marqué par la hiérarchie militaire, les violences symboliques et la compétition effrénée, Tanguy Laviale fait figure d’exception. À la tête du restaurant bordelais Ressources, il a choisi une autre voie : celle de l’horizontalité, du respect, et du management « durable ». Entretien sans détour avec un chef qui refuse d’en être un.

Assouplissement de la mention « fait maison » et du titre de maitre-restaurateur : les industriels disent ‘merci’

Victime de son non-succès, la mention ‘fait maison’ va s’assouplir dangereusement pour gagner en visibilité. La restauration ne sort pas grandie. Bien au contraire. Derrière la prétendue « démocratisation » de la gastronomie se cache la « dictature » de l’agroalimentaire qui gagne également sur le terrain du titre de maitre-restaurateur.

Étoile rouge et service en salle : le Michelin, entre déni et évidence

Alors que le Bibendum demeure arcbouté sur le discours selon lequel seule la qualité de l’assiette entre en ligne de compte pour accorder ses étoiles rouges, les professionnels plaident très largement pour que le Michelin prenne en compte officiellement le service en salle. Ce qui serait déjà factuellement le cas selon certains.

Paul Bocuse, joliment timbré

La Poste annonce la création d’un timbre à l’effigie du chef Paul Bocuse à l’occasion du centenaire de sa naissance. Le petit objet à lécher

Le chef Matthias Marc quitte le restaurant Substance

C’est un secret de polichinelle qui prend officiellement fin : le chef Matthias Marc va quitter le restaurant Substance (Paris, 16e arr.) à la fin de l’année avec comme prochain objectif d’ouvrir un ambitieux projet en dehors de la capitale.

Clap de fin pour le magazine Mint

La co-fondatrice du magazine Mint, Déborah Pham, a annoncé sur son compte Linkedin la fin de l’aventure éditoriale après plus de dix années de parution.

« Trouver des solutions sans cesse, c’est ça être entrepreneur » : grand entretien avec Christophe Aribert

Depuis 2019, le chef Christophe Aribert dirige sa Maison, à Uriage-les-Bains (38). Profondément engagé dans le respect et la valorisation de son territoire, il a construit un établissement écoresponsable. Il s’exprime sur sa Maison, la place de l’écologie dans son quotidien, mais aussi sur sa propre évolution vers un management respectueux de l’humain.